Albert Constant-Piot

Doctorant

Albert Constant-Piot rejoint l’équipe d’OSPAPIK dans le cadre d’un doctorat en anthropologie sociale à l’Université de Bretagne Occidentale, sous la co-direction de Géraldine Le Roux (UBO/OSPAPIK) et de Frédéric Keck (CNRS).

Son sujet de thèse explore les liens entre les rêves et les artefacts dans le Golfe de Papouasie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, plus spécifiquement auprès de la communauté Urama. Le rêve y est analysé dans la multiplicité des interprétations et usages qu’il revêt pour les Urama : il est une voie de connaissance (à propos d’événements qui concernent la communauté, etc.) ainsi qu’un espace de dialogue avec des agents humains et autres qu’humains. Le rêve est aussi lié aux cultures matérielles, et peut être à l’origine de la confection d’artefacts dans lesquels les êtres immatériels sont figurés ou s’incarnent. Plus généralement, il s’agira d’explorer les interactions et coalescences entre les plans mentaux et matériels dans les cosmovisions du Golfe de Papouasie. De plus, sur un plan historiographique, cette thèse revisitera ce sujet dans les écrits et archives d’une des figures pionnières de la discipline anthropologique, Charles G. Seligman (1873-1940), afin d’historiciser le rêve en tant qu’objet théorisé depuis longtemps par l’anthropologie. Enfin, plusieurs pans de son travail s’inscriront dans les axes de recherche d’OSPAPIK : l’utilisation de matériaux plastique et aluminium dans les œuvres contemporaines du Golfe de Papouasie ; les projets d’extraction d’hydrocarbure dans la région qui impactent fortement les savoirs et les êtres-au-monde locaux, dans la lignée des travaux de Joshua A. Bell.

 

Albert Constant-Piot s’intéresse de longue date aux circulations entre rêves et arts. Après avoir réalisé plusieurs cursus en histoire des arts (CPES de PSL, École du Louvre, spécialité « Arts du xxe siècle » et « Arts de l’Océanie »), il a progressivement axé ses travaux sur des ensembles socioculturels non-occidentaux. En parallèle du diplôme de l’École Normale Supérieure de Paris, il a d’abord étudié les arts et rêves de l’Est du Congo, dans le cadre du double diplôme entre Paris 1-Panthéon-Sorbonne et Columbia University, ce qui a mené à la publication de son premier article dans la revue Tribal Art, « De l’objet au rêve, du rêve à l’objet. Panorama des artefacts et traditions oniriques dans la communauté luba ». Il a ensuite réorienté ses travaux sur la Papouasie-Nouvelle-Guinée, et a conduit un premier terrain de deux mois dans le Golfe de Papouasie (sur l’île d’Urama), dans le cadre du Master « Recherche comparative en anthropologie, histoire et sociologie » de l’EHESS Marseille, toujours sur les échanges entre les cultures matérielles et les songes. Il continue désormais ce travail en thèse.

Membre du comité scientifique de l’exposition « Le temps d’un rêve » du Musée des Confluences de Lyon (2024), il a documenté des objets africains et océaniens, prêté des carnets de terrain et participé au podcast qui accompagne l’exposition. Albert Constant-Piot prend part également à la conception de l’exposition « Océanie. Être(s) d’eau », qui ouvrira au Musée d’Arts Africains, Océaniens, Amérindiens de Marseille, en 2025-2026.

Au regard de ses recherches, passées et à venir, il vient d’être nommé récipiendaire de la bourse de terrain (niveau doctorat) de la Fondation Martine Aublet-musée du quai Branly 2024. Albert avait déjà bénéficié de la bourse de la Fondation au niveau master, pour son premier terrain dans le Golfe de Papouasie.