Papik, le filet-fantôme
Un prototype

L’exploration tactile est un moyen de mieux comprendre l’art des ghostnets. C’est pourquoi OSPAPIK a développé une approche basée sur l’utilisation de matériaux sensoriels.
OSPAPIK vise à produire le premier livre tactile illustré sur les déchets marins et l’art des ghostnets : Papik, le filet-fantôme. OSPAPIK a développé un prototype pour ce livre avec Les Doigts Qui Rêvent, éditeur français spécialisé dans les livres tactiles illustrés et le Muséum d’histoire naturelle du Havre qui abrite la plus grande collection d’œuvres en ghostnet en France.
À partir d’un processus de design participatif, notre prototype a été co-créé avec des partenaires européens et lors d’ateliers réunissant des personnes non-voyantes et mal-voyantes, leurs accompagnants et un large éventail de participants, tels que des pêcheurs, des professionnels des musées, des chercheurs, des membres d’associations et d’instituts scientifiques. Le prototype comprend du braille, des gros caractères, des illustrations texturées, des enregistrements sonores et du matériel pédagogique. Nous recherchons actuellement des financements pour la production et la distribution de notre livre, ainsi que pour un transfert de connaissances cruciales.
Les entreprises et les associations sont invitées à contribuer ou à s’associer au processus de collecte ou de transformation des déchets plastiques. Pour en savoir plus sur le projet, le design participatif et les possibilités de contribution, cliquez sur l’image ->
À paraître
Le Roux, Géraldine (2025), « Tresser les filets-fantômes, de l’océan à un livre-tactile. Perspective sur une anthropologie inclusive des déchets marins », Reworlding Relations: Anthropology, Art, and Design, Ateliers d’anthropologie n°56, sous la direction de Francesca Cozzolino (EnsadLab/LESC), Giuliana Borea (Université de Newcastle) et Alex Ungprateeb Flynn (University of California, Los Angeles).
Le Roux, Géraldine (2025), « De la résurgence autochtone dans l’écologie des savoirs. Échos du déchet marin », Résurgences autochtones (titre provisoire), Laurent Jérôme (eds), Éditions Dehors, Paris.
Le Roux, Géraldine (nov. 2025), « Filet-fantôme », Dictionnaire des déchets sauvages, Blot & Désert (eds.), éditions Licorne.
Le Roux, Géraldine (nov. 2025), « Art », Dictionnaire des déchets sauvages, Blot & Désert (eds.), éditions Licorne.
Teriitutea Quesnot & Le Roux, Géraldine (nov. 2025), « Filet-fantôme », Dictionnaire des déchets sauvages, Blot & Désert (eds.)
Aveugle, non-voyant, déficient visuel : quels termes choisir ?
Texte écrit par Emma Bourges, doctorante d’OSPAPIK
« Déficient visuel » est un terme souvent utilisé dans le milieu administratif ou scolaire pour qualifier les personnes dont le spectre de la vision est altéré. Son usage peut être critiqué car il envisage la cécité de manière purement médicale, la réduisant à un « manque » et une « perte » par comparaison à un corps valide. « Mal et nonvoyants » permet de qualifier les personnes porteuses de cécité sans pour autant considérer cette dernière comme un déficit ou une infériorité. Cette formule, de même que « aveugles ou partiellement aveugles », tâche de révéler la pluralité des formes de vision singulières. La tournure « personne présentant des incapacités visuelles » permet de ne pas réduire celle-ci à son handicap. Enfin, et dans l’opposition radicale à l’idée de « perte », la cécité est parfois définie comme un atout, à savoir, elle est un ordre sensoriel singulier et une potentialité pour percevoir le monde différemment qu’au travers de la perspective visuelle habituelle. Dans cette perspective plus militante, les termes « aveugles ou mal aveugles » sont parfois utilisés.